Châteauneuf-sur-Loire, son château restitué
une exposition du musée de la marine de Loire
du 7 juin au 2 novembre 2025


1820
le château de Benoît Lebrun
Après le décès du duc de Penthièvre, ses biens passent à sa fille, la duchesse d’Orléans. Toutefois le décret du 16 avril ordonne l'interrogatoire des membres de la famille des Bourbons et le séquestre des biens de celle des Bourbon-Orléans. Les registres de délibérations de la commune permettent de suivre le sort réservé au château et au domaine.
Le 31 juillet 1793, le citoyen Louis Mathurin Lambert, administrateur du directoire du district d’Orléans (de 1789 à 1795, le district est une division du département), demande au conseil municipal de nommer deux commissaires pour l’assister lors de la pose des scellés sur les meubles, objets mobiliers, titres et papiers du château. Du 6 au 9 octobre 1793, lors de la reconnaissance et levée des scellés apposés sur les meubles et effets mobilier, Lambert annonce livrer à l’administration des œuvres rappelant l’Ancien Régime (tableaux, tapisserie, estampes, vases en porcelaine) pour les détruire. Le 22 octobre 1793, un inventaire est effectué par Lambert et deux commissaires choisis par le conseil municipal. En août 1794, deux nouveaux commissaires sont désignés pour assister à la vente des meubles et effets du château. Au même moment, les 12 et 17 août 1794, deux inventaires sont dressés par Jean-Michel Picault (peintre et restaurateur de tableaux). Ces inventaires font suite à une décision prise lors d’une séance de la commission temporaire des arts, le 2 août 1794 : « la Commission du commerce et des approvisionnements ayant reconnu, d'après un avis de l'agent national près le district d'Orléans, qu'il existait une infinité d'objets de bronze, marbre, granit, porphyre, dans le ci-devant château de Châteauneuf, près Orléans, invite la Commission des arts à faire son choix le plus promptement possible. La Commission arrête qu'aucun des objets qui forment la collection de Châteauneuf n'est susceptible d'être échangé, et qu'ils doivent être réservés pour le Muséum [actuel musée du Louvre] ». En décembre 1797 : l’administration du département fait procéder à l’inventaire descriptif et estimatif des objets restants. Un gardien chargé du dépôt et de la conservation de ces objets (effets mobiliers, tableaux, livres, bustes, glaces…) est nommé. En juillet 1798, le château est mis aux enchères. En septembre, s’organise l’enlèvement des objets mobiliers du château. Pendant cette période, le domaine a subi de nombreuses déprédations. En novembre 1793, Lambert fait enlever les plombs, fers et autres métaux du château. Des objets sont confisqués au profit de l’administration (poêles, tables, chenets, matelas…). Mais les dommages concernent surtout le parc et les bois. De multiples cas de coupes et de vols de bois sont signalés, et ce, malgré les patrouilles requises dès août 1793 (les hivers sont vigoureux et une partie de la population est dans la misère).






